Concurrence deloyale partie 3

Publié le par Attila

Version 1 (corrigé) / Precedement : Concurrence deloyale partie 2



Plus gros que gros

Il faisait noir dans les égouts et le voleur ne savait pas quelle heure il était. Peut être était-ce déjà le jour, il avait l’impression d’avoir été traîné depuis des heures et des heures. Le maigre les avait menés dans de sombres tunnels et Draner avait depuis longtemps perdu le fil de leur route. Il avait bien tenté de se souvenir des chemins qu’ils avaient pris, mais c’était tache vaine dans le vaste réseau que formaient les égouts.
Son guide s’arrêta soudain devant une porte de fer semblable en tout point aux autres que le Drazel avait vus dans sa traversée. Il sortit une petite clé et ouvrit la porte.
Lorsque Draner entra il fut ébloui et il dut se frotter les yeux pour bien voir où il était. La salle était éclairée de torches tandis que des lueurs du soleil traversaient les lucarnes de la toiture. On était bien le matin. La grande et majestueuse pièce faisait penser à une tanière de rat, des résidus et même des os couvraient le sol déjà bien poussiéreux. Il y avait foule, on aurait dit un rassemblement de mendiants et pauvres cherchant là l’aumône d’un temple bienveillant. Les gens étaient habillés de haillons noirs ou gris avec des pantalons sales et déchirés. Tous regardaient le centre de la pièce. Il y avait un grand trône en bois bruns qui avait depuis longtemps jaunit et moisi. Il était posé sur un grand monticule de pierre de telle sorte que la majestueuse personne se tenant dessus était vue de tous. Celui-ci était l’homme le plus gros que Draner avait vu. Il était petit et on ne voyait presque pas ses jambes. Ses mains reposant sur le trône, on ne voyait que son énorme ventre et sa  petite tête ronde. Il avait de courts cheveux gras peigné en pagaille, de grosses oreilles et un gros nez rond digne d’un cochon ainsi qu’une grosse bouche grasse. Il portait un magnifique pourpoint bleu et un pantalon marron déchiré et sale.
Il regardait la foule l’entourant mais lorsque il vit Draner, l’homme plissa des yeux à tel point que ses petites prunelles bleues disparurent sous la graisse tandis que sa bouche s’étirait dans un sourire narquois et malsain. C’est ce moment que choisit le petit maigre pour pousser Draner devant la trône en gesticulant des ordres a la foule. Elle se poussa et laissa passer les nouveaux venus.
  • Sais- tu qui je suis ? annonça d’une voix grave et forte l’homme qui était sur le trône.
  • Le maître de la guilde des voleurs ? lui répondit Draner.
Il plissa encore ses yeux et il sourit de nouveau. Puis il se leva difficilement, en s’appuyant sur son trône. Se tenant sur le monticule de ce dernier, une main sur son ventre, l’autre sur sa tête, il se gratta et jubila alors qu’une pluie de pellicule tomba.
  • Bien bien, répondit-il.
Les gens commencèrent à parler entre eux. Un homme hurla mais le maître gesticula et demanda de sa grosse voix le silence.
  • Silence mes amis ! Taisez vous un peut ! Dites moi, savez vous qui est cet homme ? Cette vermine devrait-je dire ! finit-il par dire.
La foule se tue ne sachant que faire entre parler et braver l’ordre du maître ou ne pas lui répondre. Dans le doute, personne ne fit rien.
  • Alors ? J’attends !
Soudain, un petit s’avança en chancelant poussé par ses camarades. Lorsqu’il vit le maître sourire puis plisser à nouveau les yeux, il s’inclina ne sachant que faire et chuchota :
  • Plus fort plus fort petit ! N’est pas peur d’un homme comme moi !
  • C’est un voleur indépendant, parvint à articuler l’enfant tout en rougissant puis en s’éloignant toujours courbé. MAITRE ! ajouta-t’il abasourdi
  • C’est exact ! Bien bien, Drazel, sache que nous, la guilde des voleurs, nous n’aimons pas les voleurs indépendants. Ils volent nos clients et ne payent pas nos taxes. Comprend-tu ? Nous avons des familles à nourrir. Alors voilà, j’ai une suggestion pour toi, sa t’éviterait de fâcheux accidents.
  • Dites toujours, marmonna Draner
  • UN PEU DE RESPECT ! hurla le gros, sa bidoche rebondit alors qu’il se tenait sur la pointe des pieds. Il faillit trébucher mais se rattrapa en tenant le trône. Voyant que tout le monde le regardait, il se rassit et se calma.
  • Pardon maître, répondit le Drazel se sachant proche d’une mort certaine.
Le maître de la guilde était comme ça, il avait eu vent de ses humeurs changeantes. Il voulait reconnaissance et obéissance. Draner savait que si le petit avait oublié de prononcer le mot « maître » il aurait été fouetté voir tué pour cela. Le gros était un mécréant préférant s’engrossir et s’enrichir sur le dos des autres. En temps normal, Draner l’aurait égorgé comme un cochon. Ces hommes n’avaient pas le droit de vivre pensa t’il. Ruminant de sombres pensées il n’entendit pas tout le long discours du maître de la guilde
  • …soit tu nous rejoins et tu paye les taxes de vol, soit tu meurt … Qu’en pense tu ?
Le Drazel savait ce qu’il avait à faire, il sortit sa bourse et la balança au maître qui d’un geste rapide et étonnant pour sa carrure la rattrapa. Un sourire méprisant naquit sur son visage lorsqu’il ouvrit la bouche. De nouveau il plissa des yeux.
Le maître ne pensait déjà plus à lui et l’avait complètement oublié lorsque un vieil homme s’approcha de Draner. Il lui donna un petit parchemin contenant les règles de la guilde puis lui ordonna de signer un livre qu’il venait d’ouvrir.
  • Signe ici petit. Si tu ne sais pas, note ton nom et fait une croix, c’est le registre de la guilde. Au cas où qu’on ne te retrouve pas, tu comprends ?
Draner signa d’une croix puis il attendit. C’est alors que le maigre lui fit un signe de main. Marchant fièrement et lentement, Draner s’approcha.
  • Suis-moi, je te ramène chez toi misérable ! Chuchota le petit maigre.
Lorsqu’il fut sortit de la pièce, de nouveau dans les égouts et la noirceur, le petit lui empoigna le col et l’attira dans un coin.
  • T’as compris ! Toutes les semaines tu reviens ici et tu nous donnes 35% de tes gains ! Fait gaffe, essaye pas de nous avoir garnement. Sinon …
Et le maigre le frappa au ventre
  • Ca sera ça, rétorqua il en jubilant
Il s’arrêta net lorsqu’il vit Draner, des yeux pétillant de rage, toujours debout sans un signe de douleur. Alors qu’il écarquillait ses propres yeux, le Drazel lui décocha une droite et il s’écrasa sur le sol des égouts.
  • Petit con ! Ne te crois pas supérieure à moi ! sifflota Draner
Il lui lança un coup de pied dans le foie puis s’en alla alors que le petit gémissait de douleur, effondré au sol.




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Publié dans Histoires courtes

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L
Le "supérieure" final est en fait un "supérieur"
Répondre
A
<br /> merci :D<br /> <br /> <br />